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Une pluridisciplinarité nécessaire
Les situations sont très différentes selon que le handicap survient brutalement ou qu’une maladie invalidante s’aggrave. Le métier et l’image qu’il véhicule rendent aussi l’hypothèse du reclassement parfois délicat. Il est nécessaire de faire intervenir des cabinets spécialisés, pour des bilans professionnels, ergonomiques. « Nous sommes dans une démarche pluridisciplinaire », car face à ces complexités, « ce n’est pas une seule personne qui va trouver la solution » : le Coordinateur Handicap régional, les médecins conseil, l’assistante sociale, les RH, les organisations syndicales signataires de l’accord sont sollicités. Face au concept un peu statique de maintien dans l’emploi, GrDF a créé récemment un observatoire des parcours professionnels. Son objectif sera de vérifier la dynamique des carrières et corriger, de façon concertée, les situations hors norme. Boiron dispose d’un accord d’entreprise sur le handicap depuis 1987, un des premiers en France. « Pour autant, le choix de s’associer étroitement à la dynamique de l’association HandiEM permet de participer à l’échange de bonnes pratiques », confie Joelle Marybrasse(1). En matière de maintien dans l’emploi, Boiron fonctionne également en équipe pluridisciplinaire à partir d’une situation signalée par le relais handicap (35 dans les établissements), le médecin du travail, le manager ou le collaborateur lui-même. Chaque situation est un cas d’école qui appelle des solutions sur mesure. « Le travail en réseau est indispensable ». La séniorité des équipes et la grande antériorité sur ces questions conduisent à accorder aujourd’hui une priorité au maintien dans l’emploi . Comment s’implique un DRH dans une politique de maintien dans l’emploi ? « Ce n’est pas une partie de ping-pong, ou chacun se renvoie la balle ; le travail ne se fait pas en silo, mais en équipe pluridisciplinaire comme à l’hôpital », répond Tristan Saladin(2). Assistantes sociales, médecins du travail, experts techniques… tout le monde est impliqué. L’enjeu est renforcé par l’allongement de la durée de vie au travail et la nécessité de maintenir l’employabilité des collaborateurs. Un travail d’implication des partenaires sociaux reste donc à faire et le Conseil d’Administration d’HandiEM s’y emploie. Plus globalement, pour que ce « déclic » de l’implication se produise, « il faut créer des conditions de bienveillance et de confiance…, quelles que soient les situations, quels que soient les métiers, les tabous tombent et révèlent que l’on peut accompagner et aider les collaborateurs ».
(1) Coordinatrice de la Mission Handicap Boiron, membre du Conseil d'Administration et du Bureau d’HandiEM. (2) Directeur des Ressources Humaines de Chiesi France, Vice Président et membre du Conseil d’Administration d’HandiEM et du Bureau d’HandiEM.
« Ce n’est pas une partie de ping-pong, ou chacun se renvoie la balle ; le travail ne se fait pas en silo, mais en équipe pluridisciplinaire comme à l’hôpital. »
Tristan Saladin
Leem & HandiEM – Responsabilité Sociétale, Handicap et Emploi Comment passer de la parole aux actes ?