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« En Finlande, il n’y a pas de quotas, de taux d’emploi des travailleurs handicapés mais l’obligation de tous les Comités de direction d’être formés à la thématique du handicap. »
Guy Tisserant
de l’efficacité du management, et globalement de l’entreprise. En Amérique du Nord, on pratique volontiers la discrimination de résultat, qui accorde aux chiffres une valeur de preuve. Stéphane Roussel lui préfère la discrimination de moyens. D’un coté les quotas, qui rendent la RSE tangible et mesurable, de l’autre, la mobilisation de moyens « fait mesurer la réalité des choses » en donnant la possibilité d’accéder à l’emploi plutôt qu’en sanctionnant l’atteinte d’un pourcentage. Cette approche donne à la personne “soutenue” une meilleure reconnaissance de sa compétence. La France bénéficie d’une très forte dynamique collective, incarnée dans la vivacité du monde associatif, comme dans la mise en œuvre du bénévolat ou du mécénat de compétence. Une société comme Vivendi a créé le statut de “collaborateur citoyen”, dont l’engagement sociétal est associé à l’octroi de jours de RTT supplémentaires. « La coïncidence des motivations économiques et humanistes est une raison du succès et de la continuité de ces politiques » remarque encore Stéphane Roussel.
Penser diversité pour performer
Dans le cas concret d’une entreprise pharmaceutique comme Lilly, comment concilier les moyens nécessaires aux engagements sociétaux avec l’évolution du cours de Bourse ? En Amérique du Nord, les programmes de contribution charitable « enflamment » littéralement l’esprit compétitif des collaborateurs. Par ailleurs, « qu’on les aime ou pas, les quotas ont créé le seuil critique qui permet de faire valoir aujourd’hui ces thématiques ». De fait, une des capacités à “performer” sur les marchés est liée à la capacité à intégrer la diversité. La performance des Entreprises du Médicament est aussi liée à la rencontre des technologies les plus innovantes et du capital humain ; « c’est aujourd’hui bien intégré dans le quotidien de nos entreprises », ajoute-t-il. Penser différemment, Philippe de Gibon l’a mis en pratique, en constituant l’équipe de Convers Télémarketing. Dès sa création, la diversité a été son exigence : jeunes, seniors, handicapés, hommes, femmes. « Pourquoi un tel pari ? », demande Guy Tisserant. « RSE, je le traduis par Stratégie de Développement de l’Entreprise ; comme chef d’entreprise, je dois aller chercher la performance… et je la trouve dans des talents qui sont partout : plus de 50 ans, jeunes mamans, génération Y, issus de quartiers sensibles, en situation de handicap… ». Cette diversité a permis de stabiliser et professionnaliser les équipes dans un métier où l’emploi est souvent intérimaire et à fort turn over. Pour autant, mettre en œuvre une politique de RSE, n’est-ce pas plus difficile dans une PME ? « Il faut y croire, avoir la volonté, ne pas subir lois et règlements mais anticiper et manager la RSE ». Souvent abordée sous l’angle des coûts, Philippe de Gibon préfère l’aborder sous l’angle des gains.
« Si on réfléchit aux technologies et à l’innovation… on a aussi besoin d’avoir des gens qui pensent différemment. »
Marcel Lechanteur
Leem & HandiEM – Responsabilité Sociétale, Handicap et Emploi Comment passer de la parole aux actes ?